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De Markelose goastok
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En lisant le magazine néerlandais « Landleven », j’ai découvert cette canne assez particulière.
Elle est assez originale par son décor et sa fabrication … je vous laisse la découvrir
Markelo est un petit village de la province d’Overijssel qui se trouve non loin de la ville de Hof van Twente, au Nord-Est des Pays-Bas. (Carte ci dessous) Tout près de ce petit bourg, en pleine campagne hollandaise, habitent Jan-Henk Berendsen et son grand-père Jan Schorfhaar … l’un et l’autre sont « goastokmaker ».
« Goastok »
Jan-Henk Berendsen et son grand-père Jan Schorfhaar, font partie des derniers fabricants de « goastokken ». Grâce à leur mémoire et leur savoir, nous découvrons ce que sont ces jolies cannes décorées d’une manière particulière et qui ont eu, autrefois, un rôle important dans la vie de Markelose.
Jan-Henk Berendsen et son grand-père Jan Schorfhaar – Landleven 2004
« Goan » est un mot en dialecte qui veut dire promener. Ce bâton utilisé pour la marche et le soutien au cours de randonnées était parfois utilisé comme arme. Il avait aussi une fonction lors d’occasions particulières comme les mariages. Lors de la nuit de noces, vêtus d’une robe de nuit, une rose sur le chapeau, les hommes du quartier et amis de la famille, taquinaient le couple en frappant à la porte des jeunes mariés avec un « goastok » décoré pour les circonstances. De son côté, le marié accrochait le sien à la tête du lit pour s’en servir comme arme en cas de problèmes. Il servait également à frapper aux portes pour annoncer les naissances et les décès.
Photo Landleven
Comme toutes les autres cannes, le « goastok » a été, dans un premier temps, un outil au quotidien. Jan-Henk Berendsen et Jan Schorfhaar sont les derniers « « goastokmaker » à perpétuer la fabrication de ces cannes. Ils nous précisent « Les Agriculteurs, marchands de bestiaux, colporteurs …, tous les hommes qui se déplaçaient pour une raison quelconque en faisaient usage pour la marche mais aussi pour se protéger d’une éventuelle attaque de chiens agressifs. Les jeunes hommes employaient aussi un « goastok » pour régler certains conflits lorsqu’ils courtisaient les filles de la région.
Il disparaît avec l’avènement du vélo et des transports motorisés. Aujourd’hui, il est redevenu populaire mais plutôt comme objet décoratif ou comme souvenir ».
FABRICATION
Pour la réalisation d’un « goastok » durable, un bois fort et résistant est nécessaire. Dans le temps, on choisissait le néflier. Soit coupé au ras du sol ou avec ses racines. Dans ce dernier cas, une racine perpendiculaire formait une poignée naturelle. Dans les années trente, le néflier devenu rare fut remplacé par de l’aubépine. Jan-Henk Berendsen employa aussi du prunier.
Les autres matériaux employés : Cuir – Crin – Plumes d’oie
Photo Landleven
Durant l’hiver, il scie des buissons qui ont au moins dix ans et les laisse sécher pendant un an. Ensuite, ces tiges sont bouillies et redressées entre les rayons d’une roue de chariot. Généralement, il en retire l’écorce et les ponce et parfois en conserve quelques unes non-écorcées. Mis à mesure, les bâtons sont prêts à recevoir une poignée. La réalisation de la poignée joliment décorée est la partie la plus difficile de la tâche.
Photo Landleven
« Autour de l’extrémité supérieure du bâton, Jan-Henk met des rachis (*) de plumes d’oie *(axe centrale de la plume). Le nombre dépend de l’épaisseur de la baguette. Habituellement, de préférence un nombre impair, quinze ou dix-sept sont nécessaires.
C’est entre ces tiges qu’il tisse du crin de queue de cheval frison car il est long et d’un beau noir.
Le Damier noir et blanc ainsi obtenu est maintenu dans le haut par une tresse de cuir noir qu’il fixe avec une série de clous en métal brillant et à tête ronde.
Photo Landleven
Dans le bas de la poignée, une bande frangée du même cuir termine le travail et fait jonction avec le fût de la canne.
Photo Landleven
La coupe du bois au dessus du pommeau est recouverte par une plaque en métal brillant, légèrement bombée. Pour terminer cette poignée, un passe-main en cuir noir et orné d’un gland frangé y est ajouté. Le fût est poncé et fini à la cire d’abeille.
Photo Landleven
L’usage de ces matériaux simples donne un aspect élégant qui rappelle les incrustations d’ébène et d’ivoire que les fils d’agriculteurs du XIXème siècle n’auraient pu se permettre. Cette alternative leur permettait de posséder un bâton distingué à meilleur prix.
Photo Landleven
HISTOIRE
On connaît peu de chose sur l’histoire du « goastok ».
On ne connaît ni l’époque à laquelle il est apparu, ni comment il était exactement à ses débuts.
On ne sait pas exactement comment cette canne était réellement utilisée puisque le métier de fabricant de « goastok » avait déjà disparu en 1900 avec l’usage de plus en plus fréquent du vélo et des transports motorisés.
Le « goastok » ne réapparait qu’en 1932.
Jan-Henk Berendsen a appris la technique de son grand-père. Dans le temps, un artisanat tel que celui-ci était transmis de père en fils.
Aujourd’hui, le « Goastok » fait partie du patrimoine culturel de cette région et trouve acquéreurs en tant que souvenir. Certains exemplaires auraient été offerts à des personnalités comme les Présidents Français et Américain.
Espérons que les collectionneurs lui réservent une place légitime parmi leurs trésors.
Sources de cet article :
WIKIPEDIA
http://nl.wikipedia.org/wiki/Markelose_Berg
***
« Markelose ‘goastok’ weer in trek »

http://www.landleven.nl/magazine/edities/editie/38/landleven-nummer-5-september-oktober-2004
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Ailleurs, on parle aussi de goastok !
Mais le goastok n’a pas la même apparence ! Il ressemble plutôt aux bâtons, assez classiques, qu’on retrouve chez nous en Belgique, en France ou en Allemagne. C’est un bois qui a poussé en vrille à cause d’un parasite. Il est à noter qu’en Allemagne, les artisans « Compagnons » emploient ce type de bâtons tortueux.
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TWENTE
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http://www.tctubantia.nl/regio/almelo-buiten/5883521/VVD-Tubbergen-blij-met-bezoek-Fred-Teeven.ece
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Si une petite excursion aux Pays-Bas vous tente …
Rendez visite à
Jan-Henk Berendsen et Jan Schorfhaar
Visschersdijk 5, 7475 PG Markel



CANNES DE VERRE ANCIENNES – cannes de conscrits …
!!! La canne en verre n’est pas nécessairement une canne de conscrit !!!
LES CANNES DE VERRE
– « Les bousillés »
– « Les cannes de conscrits »
– « Les travaux préparatoires » (à l’origine des deux premières familles)
Très prochainement
Je prépare, en ce moment, un résumé précis de mes différents articles sur le sujet
et surtout
une documentation pointue
——
Groupe de conscrits de la ville de Pontoise en 1904
Cannes de conscrits françaises
Période : de 1880 à 1905
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Canne de conscrit du Nord de la France (circa 1805-1815)
Bois polychrome et laiton
LA CANNE DU FACTEUR Belge
LA CANNE DU FACTEUR BELGE
Une canne réglementaire
é Cliquez pour localiser é
Musée « Postes Restantes »
à La Ferme Castrale de Hermalle-sous-Huy
Il n’est jamais trop tard pour découvrir ! …
C’est en faisant une recherche pour un internaute, à qui j’annonce qu’il n’existe plus de musée de la poste en Belgique depuis 10 ans au moins, que je découvre l’existence du « Musée Poste Restante« en région francophone. Plus exactement, c’est à Hermalle-sous-Huy que vous pourrez enfin redécouvrir l’histoire des Services Postaux de notre royaume … unique en Belgique.
Je vieilli mal car je connais fort bien les fondateurs de ce lieu culturel et que je salue bien bas par cette occasion … Charles et Nicole, je suis impardonnable !
A visiter absolument car vous n’irez pas dans un musée classique mais bien dans un véritable centre d’information et de formation et qui ne se limite pas à ce domaine. Musée, bibliothèque, centre de documentations, écriture et calligraphie, Musée de la Gourmandise et de la gastronomie.
Je vous laisse découvrir cet endroit très particulier via les liens ci dessous … mais ne ratez pas la moindre occasion de vous y rendre.
http://www.postes-restantes.be/fr/
http://www.gastronomica.be/fr/pg/pg-004_2.html
Voir aussi
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Clic
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http://danieltraube.skynetblogs.be/archive/2008/08/15/la-canne-du-facteur-belge.html